Considérations financières pour les nouveaux veufs ou veuves
Par Équipe Alterna
décembre 02, 2025

Il est vrai que la perte d’un conjoint est toujours éprouvante. Le conjoint survivant perd non seulement son partenaire, mais aussi son confident, et peut-être un coparent pour ses enfants. Il doit désormais affronter la vie seul.

Cette réflexion se limite aux aspects émotionnels du veuvage. Sur le plan financier, la perte d’un conjoint peut poser de nombreux défis à surmonter pour le conjoint survivant, qui doit assurer sa stabilité financière et envisager l’avenir avec optimisme. Bien que cette liste ne soit pas exhaustive, examinons certaines des mesures clés qu’un veuf ou une veuve peut prendre sur le plan financier.


Mesures immédiates
La première étape consiste à informer l’Agence du revenu du Canada du décès de votre conjoint, ce qui vous permettra de demander les prestations de survivant du Régime de pensions du Canada et la prestation de décès unique de 2 500 $ (avec un supplément possible de 2 500 $) si votre conjoint cotisait au RPC, et éventuellement le Supplément de revenu garanti et l’Allocation au survivant si vous y avez droit. Si votre conjoint avait un régime de retraite au travail ou autre, vous pourriez avoir droit à des prestations de survivant ou à un paiement forfaitaire.

Il est également recommandé de signaler le décès aux institutions financières de votre conjoint. Si ce dernier détenait un compte bancaire individuel et/ou des régimes enregistrés, comme des REER, des FERR et des CELI, ceux-ci seraient temporairement gelés pendant le règlement de la succession. Si vous possédez des comptes bancaires joints avec votre conjoint, la banque peut, sur présentation des documents appropriés (par exemple, l’acte de décès ou le testament du conjoint décédé), muter la propriété intégrale du compte à votre nom, ce qui vous permettra de continuer à accéder au solde. Cette démarche est cruciale si les frais funéraires n’ont pas été réglés à l’avance ou si les factures sont généralement payées à partir de ce compte. En principe, vous devriez également détenir votre propre compte bancaire au cas où vous rencontreriez des difficultés pour accéder aux comptes joints.

Que ce soit pour une carte de crédit, un placement, ou tout autre actif, il est toujours judicieux de conserver des liquidités. Cette règle est particulièrement importante après le décès d’un conjoint. Si votre conjoint réglait des factures (manuellement ou automatiquement) à partir d’un compte bancaire dont il était le seul titulaire, vous devrez contacter les bénéficiaires afin de mettre en place un autre mode de paiement.

Pour éviter toute activité frauduleuse, pensez à annuler les cartes de crédit et les pièces d’identité officielles de votre conjoint. De même, pensez à résilier les abonnements, adhésions ou services dont vous n’avez plus besoin.

Il est crucial de contacter votre avocat et de localiser le testament de votre conjoint. De cette façon, les procédures d’homologation, de règlement de la succession et de distribution pourront débuter. Si vous êtes désigné comme exécuteur testamentaire de la succession, votre avocat ou votre conseiller en fiducie pourra vous guider dans les étapes nécessaires. Si votre conjoint avait souscrit une police d’assurance-vie, vous devez informer la compagnie d’assurance du décès afin que celle-ci puisse traiter votre demande d’indemnisation.



Tâches à plus long terme
Bien qu’il soit important d’accomplir les tâches cruciales dans les jours qui suivent le décès de votre conjoint, il faut aussi penser au long terme. En effet, le veuvage peut entraîner des difficultés financières ou encore des situations où vous devrez prendre certaines mesures pour protéger votre santé et votre stabilité financière. Par exemple, si vous possédez votre propre police d'assurance, assurez-vous qu’elle est encore adaptée à votre nouvelle situation. Il en est de même si vous étiez couvert par le régime de votre conjoint.

Il est important de tenir compte d’autres aspects, au cas où vous devriez apporter des modifications. Il peut s’agir de ce qui suit :

  • Polices, régimes ou comptes pour lesquels vous avez désigné votre conjoint comme bénéficiaire
  • Titre de propriété de votre maison et de vos autres biens immobiliers
  • Titre de propriété de tout véhicule
  • Votre testament, votre plan successoral et vos procurations


Après que vous aurez retrouvé votre équilibre après le décès de votre conjoint, vous devriez évaluer votre situation financière globale. Déterminez ce que vous possédez, ce que vous devez, et établissez ou révisez le budget familial afin de bien gérer vos liquidités et vos dettes. Créez une réserve de sécurité pour faire face aux dépenses inattendues majeures. Si vous en avez déjà une, assurez-vous qu’elle est bien garnie, car vos revenus pourraient baisser.

N’hésitez pas à consulter un conseiller financier pour discuter de votre plan financier et des ajustements nécessaires, en particulier si vous passez d’un revenu double à un revenu unique, ou d’un revenu à aucun revenu. En période de deuil, il se peut que vous ayez la tentation de prendre des décisions financières hâtives. Un expert financier peut vous aider à maintenir votre cap. Déterminez si vous souhaitez rester dans la résidence familiale ou déménager. Votre conseiller peut vous guider dans l’évaluation des conséquences financières de chaque décision. Vous feriez aussi bien de revoir vos objectifs et votre régime de retraite, car le veuvage peut nécessiter des ajustements. N’oubliez pas que vous devrez produire la déclaration de revenus de votre conjoint. Dans ce cas, un conseiller financier peut vous accompagner dans cette démarche.



Vous n’êtes pas seul(e)
En ce qui concerne les mesures à prendre à court et à long terme, il est important de vous appuyer sur les membres de votre famille, vos amis et des professionnels financiers et juridiques pour vous guider pendant cette période difficile. Ainsi, vous pourrez accomplir toutes les tâches qui vous incombent, de sorte que vous puissiez tout régler et envisager l’avenir avec espoir et sérénité.